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TPE : La Métamorphose

3 février 2008

Introduction

pailion_bougeVous voici sur notre projet de TPE, Travail Personnel Encadré, sur le thème de la métamorphose.

Etant dans le cadre scolaire, notre travail avait des contraintes :

- rester dans le cadre de deux matières : français et enseignement scientifique

- choisir un sujet sur le thème de « rupture et continuité »

A trois sur ce sujet, Alice, Céline et Philippine, nous avons donc, durant notre année de première ES (économie et sociale), travaillé, étudié, peaufiné et enfin, mis en ligne le résultat de notre réflexion.

En lisant le terme métamorphose dans un texte, une lumière s’est allumée et nos neurones aussi.

Ainsi nous voulions approfondir, définir ce mot que l’on entend quotidiennement. Car il a bien des significations qui sont toutes liées par le principe de transformation.

Dans le dictionnaire, le Petit Robert, nous trouvons la définition suivante : changement de forme, de nature ou de structure si considérable que l’être ou la chose qui en est l’objet n’est plus reconnaissable.

Seulement il y a les métamorphoses réelles, celles qui existent vraiment, prouvées scientifiquement et reconnues par les biologistes.

Et puis il y a les autres : celles inventées depuis la nuit des temps par des hommes qui n’avaient pas la Science mais l’imagination. Ainsi des auteurs, à travers leurs mythes puis, par des temps plus modernes, leurs romans, nous ont fait part de leur vision de la métamorphose.

Enfin, il y a le sens le moins évident à expliquer et le plus difficile à comprendre : le sens intellectuel. Ce qui est invisible au regard de celui qui ne le vit pas. Ce qu’un être humain invente par peur ou pour échapper à la réalité.

Nous avons traité chacun de ces aspects en fonction du thème « rupture ou continuité ».

Nous pouvons donc nous demander :   

chenille

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Métamorphose : rupture  ou  continuité ? 

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3 février 2008

I-Métamorphose biologique

Dans cette première partie, nous traiterons de la métamorphose visuelle, évidente. Celle définie par des scientifiques.

Non, nous ne parlerons donc pas de la transformation d’un homme en chat, comme dans la chanson du groupe Dionysos « la métamorphose ».

Non, nous ne parlerons pas des démonstrations de sorcellerie que nous retrouvons dans Harry Potter.

Non, nous ne parlerons pas des métamorphoses que nous trouvons dans les livres ou films modernes, qui sont surnaturelles et inventées pour distraire les amateurs de fictions.

Mais nous n'évoquerons pas ces différents thèmes car des choses extraordinaires, bien réelles et naturelles existent déjàsur terre. Par exemple, les poissons clowns changent de sexe en fonction des besoins (si la femelle d’un groupe meurt, un male se métamorphose en femelle pour se reproduire).

Nous étudierons donc dans cette partie des métamorphoses définies par des scientifiques. Et nous essaierons de trouver si une métamorphose est une rupture ou une continuité, voire les deux.

Définition :

La métamorphose est « changement de forme », selon le grec méta, au milieu de, à la suite de, d’où « changement », et morphê qui signifie « la forme ».

Le point de vue purement scientifique la complète en disant que la métamorphose est la période de la vie d’un animal, qui correspond au passage d’une forme larvaire à une forme juvénile. Elle se manifeste par d’importants changements physiologiques et comportementaires.

En effet, en peu de temps, certains animaux changent d’apparence, leur corps se transforme, ils se nourrissent différemment.

Figurons-nous alors l’image d’une rupture. Lorsque l’on évoque cette image, on pense généralement à une cassure, à la fin d’une histoire pour le début d’une autre.

Et bien, une métamorphose pour un animal, c’est la fin de tout ce qu’il avait pu vivre jusque-là pour un renouveau total (corps et comportement).

Prenons le cas des métamorphoses d’un lépidoptère :

Comme nous allons le dévellopper par la suite : quelles transformations !!!

Pouvez-vous vous imaginez un jour, ramper et deux semaines plus tard, voler ?

Pour le cas du lépidoptère, la nature a décidé que chaque papillon serait d'abord chenille.

De tels bouleversements provoquent forcément un changement radical de mode de vie.

Mais comment pouvons-nous les associer à une rupture ou à une continuité ?

Nous allons donc vous présenter la vie d’un papillon afin de réfléchir à cette question:

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Le papillon pond ses œufs sur une plante hôte afin de protéger et de nourrir les futures chenilles.

Après une ou deux semaines, le développement embryonnaire des œufs se termine, c’est l’éclosion. Avec ses mandibules, la chenille sécrète une substance acide qui décalotte le chorion (la coquille de l’œuf) et se tortille pour sortir.

A ce moment-là, nous ne pouvons pas parler de métamorphose car la chenille a juste changé d’environnement.

En se nourrissant, une chenille multiplie son poids par 1000 ou 3000. Elle fait éclater sa cuticule (qui enveloppe son corps) et se sépare ainsi de son ancienne peau : elle mue.

La période entre deux mues est appelée un stade larvaire ; une chenille en a généralement quatre ou cinq.

Au bout de quelques semaines, après avoir emmagasiné suffisamment de réserves, la chenille est prête à subir une nouvelle mue qui, cette fois, sera  une métamorphose complète. Elle cesse de s’alimenter et cherche un endroit propice à sa transformation.

Cette dernière mue fera d’elle une chrysalide, c’est le stade nymphal, le plus vulnérable dans la vie d’un papillon.

La plupart des espèces de papillons se tissent un cocon de soie, les autres restent à l’intérieur de la plante hôte pour se nymphoser.

La peau de la chenille se noircit et se ride, tandis que la chrysalide se forme peu à peu à l’intérieur de la vieille enveloppe. Les organes prennent alors naissance en passant par diverses métamorphoses.

Nous observons que le mode de vie de la chenille et celui de la chrysalide sont différents :

La première se déplace, mange des végétaux (c’est d’ailleurs sa principale activité) et a douze yeux.

La seconde, à l’intérieur de son cocon, cesse de s’alimenter, ne bouge plus et développe de nouveaux organes : les ailes et les antennes.

Le lépidoptère a donc changé radicalement d'existence. Nous pouvons donc dire que dans la seconde phase, il ne vit plus vraiment. En effet, il respire mais reste immobile pendant plusieurs semaines.

Lorsque le papillon se libère de sa chrysalide, il est d’abord mou avec des ailes chiffonnées. Il est impossible d’imaginer qu’une demie heure plus tard, il deviendra ce bel insecte.

Toutes ces métamorphoses finissent donc par aboutir à cet être gracieux, cet insecte surprenant.

Comme il est rappelé dans la définition en début de page, les métamorphoses que subit le papillon lui font donc changer radicalement d’apparence. La différence la plus évidente et visible entre la chenille et le papillon est, bien sûr, que l’un vole et l’autre rampe.

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Chenille/Cocon/Papillon

Nous pouvons parler de rupture avec leur vie de chenille, lorsque pendant plusieurs semaines elles s’adaptent à un nouveau mode de vie dans leur chrysalide.

Ou de rupture avec leur apparence d’être immobile, lorsqu’ils leur poussent des ailes et qu’ils virevoltent de fleurs en fleurs.

D’autres animaux muent de façon répétitive pour retrouver la même apparence après. Prenons pour exemple les serpents qui muent 3 à 4 fois par an selon la race, l’âge et le climat. A chaque mue ils se métamorphosent : changement de couleur et perte de leur vieille peau.

Celle-ci devient opaque, les yeux deviennent blanchâtres. Le serpent devient presque aveugle. De plus il ne mange pas durant une dizaine de jours. La vieille peau se sépare de la neuve. C'est à ce moment que le serpent reprend ses couleurs.

Ceci est bien différent de ce que subit un lépidoptère, qui, lui, ne retrouvera jamais sa précédente apparence. Cependant, le reptile change quand même de mode de vie pendant quelques jours.

On peut donc dire qu’il subit de brèves métamorphoses qui peuvent apparaître comme rupture dans la continuité de sa vie. Un bref changement puis leur vie habituelle de serpent reprend.

Mais il faut également faire  la distinction entre métamorphose et évolution.

Nous avons donné des exemples de métamorphoses et observé que c’est un phénomène relativement rapide qui a un point de départ et un point d’arrivée. Une évolution se passe dans la continuité. Par exemple, vieillir est une évolution, c’est comme une très lente métamorphose qui durerait toute la vie. Vieillir n’a donc ni départ, ni arrivée (sauf la naissance et la mort).

Nous pouvons donc dire qu’une métamorphose, comme finalement toute chose, s’inscrit dans une continuité. Cependant elle change cette dernière. C’est le moment du changement qui a un point de départ et un point d’arrivée. C’est ce que nous appellerons « rupture ».

3 février 2008

II-Métamorphose à travers mythes et littérature

Il existe au-delà du phénomène réel, lorsque la graine se change en fleur, l’œuf fécondé en être vivant, ou l’enfant en adulte et ainsi de suite à l’infini, un mythe universel qui nourrit les religions, les arts et la littérature.

Le mot métamorphose vient du grec "métamorphosis" et signifie transformation ou changement de forme. De la bible en passant par les Métamorphoses d'Ovide, à la littérature contemporaine, la métamorphose a toujours inspiré l’homme.

En effet, le thème de la métamorphose prend racine dans la religion et la mythologie. Les mythes de tous les pays, sont des tentatives d'explication du monde et des phénomènes naturels et humains, à travers l'enchaînement de nombreuses métamorphoses.

Ce thème s'est ensuite élargi dans le domaine du fantastique, du surnaturel. La métamorphose ne produit ni mort, ni disparition, (notion de continuité) mais se situe dans la transformation d'un élément ou d'un être en un élément ou un être différent (notion de rupture).

                Le mythe de la métamorphose a pour fonction d’expliquer le monde, de lui donner un sens. L’homme reconstruit le monde à son image, et, par là même, il se donne la possibilité d’agir sur lui-même.

Mais, l’homme a de tout temps été de plus en plus curieux, et inquiet. Innombrables sont donc les mythes qui rapportent la création de l’homme à une métamorphose. Il existe un mythe de la création du monde et des hommes comme c’est le cas dans la bible: « Yahvé modela l’homme avec la glaise du sol. » (Genèse, I, 7), et, plus tard, « de la côte qu’il avait tirée de l’homme, Yahvé Dieu façonna une femme. » (Genèse, II, 21).

La métamorphose est souvent liée pour les mythes, à la divinité ou aux personnages satellites des divinités. Elle est l'expression de la puissance divine et contient des effets de dramatisation.

Nous pouvons regrouper la métamorphose liée aux mythes sous trois axes : La métamorphose est un instrument de séduction de la puissance divine, mais c’est aussi un échappatoire à la tyrannie amoureuse des dieux ainsi qu’une manifestation de la punition ou de la clémence divine.

En effet, elle peut être utilisée comme un outil de séduction comme par exemple dans le mythe d’Europe et de Zeus, où Zeus se transforme en taureau blanc pour approcher Europe sans l’apeurer et échapper à la jalousie de son épouse, Héra. C’est l’exemple type qui prouve que la séduction fait parfois appelle à la métamorphose.

taureau

            Le fait de se transformer afin de séduire une personne à donc un effet de continuité dans le sens où nous mettons tout en oeuvre pour changer notre apparence et améliorer ce qui ne va pas. La rupture n’est que partielle puisque, au fond de nous, nous restons toujours la même personne intellectuellement. La seule chose qui changera sera l’apparence.

 

pan

La métamorphose peut aussi être utilisée à des fins de fuite. C’est le cas dans le mythe de Pan et Syrinx, lorsque Pan poursuit Syrinx qui est hamadrycide (nymphe des bois qui vit à l’intérieur d’un arbre et meurt avec lui). Au moment où il alla l’attraper, elle se transforma en un roseau. Pan décida de couper le roseau pour en faire une flûte, souvenir de cet amour déçu. Ce mythe est l’exemple même qui prouve que le sentiment de peur entraîne l’envie de se métamorphoser.

            Le fait de se transformer afin d’échapper à une personne, ici, Pan, nous donne une impression de rupture avec le monde réel. En effet, se transformer en roseau signifie que nous ne voulons plus appartenir à ce corps qui nous emprisonne et a ce qu’il représente et implique. Il y a donc ici, un effet de rupture et non de continuité. Par contre, la continuité ressort dans la transformation du roseau en flûte.

De plus, la métamorphose peut être utilisée afin de manifester la sentence des Dieux. Dans la mythologie grecque, Minos était le fils de Zeus, père des dieux, et de la princesse Europe. Partant de la cité de Cnossos, il colonisa un grand nombre d'îles Egéennes et fut généralement reconnu comme un souverain juste, sage législateur et, après sa mort, un des juges de l'Enfer. Dans la légende la plus célèbre, Minos refusa de sacrifier un certain taureau promis à Poséidon, dieu de la mer, qui le punit en inspirant la passion amoureuse de sa femme Pasiphaé pour l'animal, et elle donna naissance au Minotaure. Selon la légende antique, Minos était un tyran qui avait pris des mesures intolérables pour venger la mort de son fils Androgée aux mains des Athéniens. A des intervalles réguliers, il exigeait en tribut d'Athènes la livraison de sept jeunes gens et de sept jeunes filles qui étaient sacrifiés au Minotaure. Minos trouva finalement la mort en Sicile, et devint alors un des juges du royaume des morts.

            

Cette métamorphose est due à la volonté divine, on peut donc la qualifiée de rupture avec l’aspect physique mais cela reste une continuité puisque l’aspect moral n’est pas atteint.



            Il existe aussi d’autres mythes comme celui du Loup-Garou. Selon la légende, lors des nuits de pleine lune, l’humain loup-garou, se transforme en un loup énorme avec des sens surdéveloppés et acquiert les caractères attribués à cet animal : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité. Il chasse et attaque sans merci ses victimes pour les dévorer, ne contrôlant plus ses faits et gestes, et pouvant tuer de nombreuses victimes en une seule nuit. Les gens se sont mis à chasser les loups, s’en protégeant avec de l’eau bénite et les tuant avec une balle en argent ou avec des pieux d'argent.

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lycantropie

            L'homme atteint de lycanthropie doit généralement ôter ses vêtements avant de prendre la forme du loup-garou. Cette croyance apparaît déjà dans le Satyricon de Pétrone (Ier siècle). De même, dans le "Lai de Bisclavret" de Marie de France (XIIe s.), un chevalier doit se déshabiller entièrement avant de se métamorphoser et dissimule ses vêtements sous une pierre creuse car, s'il ne les retrouvait pas, il serait condamné à errer indéfiniment sous la forme d'un loup.

            Selon la tradition, les loups-garous souffrent de la même répulsion que les vampires pour les choses sacrées et étaient, de même, considérés comme créatures du Diable. Leur condition peut être héréditaire ou acquise. Elle peut advenir par une malédiction prononcée par un sorcier ou par un prêtre, ou en trinquant (sans le savoir) avec un loup-garou qui prononce alors une formule de transmission (croyance lituanienne).

            On peut donc dire que cette métamorphose à ici une valeur de rupture physique puisque l’homme se transforme en loup et change donc d’apparence. De plus, c’est aussi une rupture au niveau intellectuel, car cette métamorphose influence le comportement de l’homme envers les autres en faisant ressortir le côté prédateur du métamorphosé.

Depuis une époque plus récente, la littérature s’intéresse également aux métamorphoses. Ce sujet intrigue et passionne. D’Ovide à Kafka, en passant par Maupassant et Ionesco, tous ces auteurs ont traités la métamorphose, qu’elle soit physique, morale ou parfois les deux à la fois. Ovide

Les Métamorphoses d'Ovide est un long poème épique latin constitué de plus de quinze livres et douze mille vers. Sa composition débute probablement en l'an 1 et décrit la naissance et l'histoire du monde gréco-romain jusqu'à l'époque de l'empereur Auguste. Ovide fut le premier auteur à parler de ces changements qui bouleversent et changent l’attitude des personnes.

KafkaKafka avec son ouvrage La métamorphose, nous fait le récit d’un homme qui se transforme physiquement en une sorte de coléoptère. La métamorphose de Grégoire peut être interprétée comme une traduction de la perception qu’il a de lui-même. Il y a donc une rupture entre le moment où Grégoire est « normal » et le moment où il se sent changé : la métamorphose est donc en premier lieu morale puis physique.

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De même, Ionesco avec Rhinocéros, nous raconte la métamorphose de Jean qui passe, tout d’abord par une métamorphose mentale puis par une métamorphose physique qu’il ne maîtrise pas. Ce changement physique illustre le débat des idéologies en Europe, qu’il ressent lui-même intérieurement. On parle alors de rupture puisque Jean ne maîtrise pas sa métamorphose physique et morale.

         

         On peut donc rassembler les récits de Kafka et de Ionesco qui ont un point commun, celui de la métamorphose physique qui est liée à une métamorphose morale.

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Cette métamorphose peut être considérée comme une continuité car en effet, sa folie ne fait qu'évoluer au cours du temps, en revanche, son suicide est une rupture avec le monde réel.

Il existe aussi d’autres auteurs qui ont abordés le thème de la métamorphose comme Oscar Wilde dans Le portrait de Dorian Gray, Patrick Süskind dans Le testament de maître Musard, et Le cas étrange du Dr Jeckyll et de M. Hyde de R. L. Stevenson.

La métamorphose n’est donc pas qu’un sujet biologique, il est aussi un sujet intellectuel qui est apparu dans un premier temps, dans les mythes puis dans la littérature. La question d’une transformation éventuelle d’un être humain en un être différent est abordée dés le 1er siècle puis aboutie à la publication des mythes et des œuvres littéraires.

            Nous retiendrons qu’une métamorphose n’arrive jamais seule, elle est la conséquence d’un fait qui nous trouble ou nous fait réagir.

            Dans le cas de la métamorphose physique, on parle alors de continuité puisque le corps change et évolue en vieillissant. La seule rupture possible physique reste la mort où le corps s’arrête de fonctionner. Pour l’aspect littéraire, tout dépend du sujet traité, mais en général, il s’agit plutôt d’une rupture avec le monde réel. Enfin, pour le plan intellectuel, il s’agit d’une continuité puisque notre esprit et notre cerveau évoluent de jours en jours. La rupture existe lorsque la métamorphose intellectuelle est finie.

3 février 2008

III-Métamorphose intellectuelle

La métamorphose, bien que souvent résumée à une transformation physique (et donc visible à l’œil nu) peut également prendre une dimension psychologique, qui pose d’ailleurs elle aussi la question de rupture et/ou de continuité. Il arrive en effet couramment que la  métamorphose s’opère plutôt sur l’intellectuel, provoquant des modifications essentiellement sur le comportement des individus ou sur leur façon de percevoir et de juger ce(ux) qui les entoure(nt).

            Ces transformations, qui concernent en majeure partie la race humaine et non la race animale (contrairement à la métamorphose de l‘aspect), font souvent suite à une envie d’évolution, éprouvée de manière plus ou moins importante, et se réalisent surtout inconsciemment. Elles peuvent alors se traduire de façons différentes, allant de la faible transformation inscrite dans une démarche de changement (dont l’appellation « métamorphose » est d’ailleurs un abus de langage) à la transformation radicale, impliquant un changement dans la perception de soi, de l’environnement, des personnes extérieures, et pouvant aller jusqu’à faire disparaître toute raison, ou même toute notion de temps et d’espace.  On parle alors de schizophrénie (« Psychose délirante chronique caractérisée par un autisme et générant une perturbation par rapport au monde extérieur et à soi même »), et l’impact de la métamorphose est tel qu’elle en devient donc une maladie.

            Enfin, la métamorphose est également parfois la traduction d’un désir d’échapper à la mort, d’affirmer, malgré le caractère éphémère de toute vie individuelle, la continuité de celle-ci. Elle reflète donc, dans ce cas, une pseudo supériorité de l’homme qui, par le biais des transformations, échappe à la fragilité et à la finalité de la vie humaine.

Or, si ces transformations mentales ne correspondent pas au sens étymologique de la métamorphose, elles sont toutefois considérées ainsi en raison du changement total qu’elles provoquent, et qui les place donc sur le même plan que les métamorphoses aspectuelles. C’est à ce type de métamorphoses que nous nous intéresseront ici, en traitant tout d’abord de l’origine et des caractéristiques de ces métamorphoses mentales, de ce qui leur a permis, au fil du temps, de se développer, puis en nous penchant sur la façon dont-elles évoluent, pour déterminer ainsi où se trouve la limite entre rupture et continuité.

            

            La métamorphose intellectuelle est née avec les questions existentielles de l’homme. C’est effectivement dès que celui-ci a commencé à s’interroger sur lui-même, sur l’origine de ses propres actes et, par extension, à se poser des questions similaires concernant ce qui constituait son environnement que les métamorphoses profondes, incontrôlables et parfois irréversibles sont apparues. Car si les métamorphoses sont nées avec l’humanité, elles étaient au départ surtout physiques, et n’étaient en aucun cas le résultat d’une transformation mentale survenue au préalable.

Il semble que ce type de métamorphose, ainsi que la schizophrénie, se soient principalement développées à partir du XVIII° et du XIX° siècles. On ne trouve en effet pas de trace indiquant leur existence avant cette période, mais plusieurs spécialistes tels que Gottesman ont émis l'hypothèse que la révolution industrielle aurait été l'élément déclanchant de la schizophrénie. La révolution industrielle, et également les périodes qui ont suivis, ont en effet engendré de nombreuses modifications sur nos sociétés :

- Réduction progressive du temps de travail,

- Développement des congés payés, et donc des moments personnels ainsi que des loisirs

- Changement des structures et des traditions familiales, du en partie au développement de l’instruction.

- Etc.

Or l'homme, au XIX° siècle, fort de ses nouvelles connaissances, est donc en mesure de réfléchir à propos de sujets divers et variés, et met ses nouvelles capacités en pratique, en s’interrogeant non seulement sur le monde, l’histoire, les sciences, etc., mais aussi sur lui-même, se posant des questions a propos de son origine, de son inconscient, entre autres, et mettant à profit le temps personnel dont il dispose désormais pour réfléchir et approfondir ces questions. 

Cette période est également celle de la remise en question de la religion, qui perd de l’importance et cesse d’être l’unique référence de la population, tant sur le plan du savoir que sur celui des idéologies à adopter. Or il est nécessaire de préciser que la métamorphose était à l’origine condamnée par la religion, qui la considérait comme immorale et dangereuse pour les valeurs qu’elle prônait: par ses transformations, la métamorphose permettait à l'homme d'accéder à une immortalité remettant en cause les principes de la création divine, qui ne donne en aucun cas la vie éternelle à l'homme. Face à cette diminution du poids de la religion, la métamorphose redevient un sujet de préoccupation, elle intrigue, obsède, et est le thème de réflexion de beaucoup d'écrivains, philosophes, artistes, ... . Mais ce changement nous intéresse surtout car il laisse les transformations d'ordre morale se développer. En effet, la religion ne dictant plus les comportements et attitudes à adopter, ni même les façons de penser à avoir. Chacun peut évoluer selon son gré, mais surtout de s'interroger en fonction de ce qui l'intéresse, d'analyser et de débattre librement, et c'est ainsi que les métamorphoses intellectuelles apparaissent. Car le fait que les hommes puissent maintenant réfléchir comme ils l'entendent va de paire avec le développement des interrogation : Ils peuvent désormais réfléchir également à propos d'eux même, et mettent en relation leur situation personnelle avec leur sentiments, réactions, et décident d‘eux même ce qu‘ils voudraient modifier. Les changements de personnalité ne sont donc plus le résultat d‘une évolution parallèle à celle de l‘individu, inscrite dans la logique de sa vie et due aux aléas de celle-ci, mais sont le plus souvent étudiés et font suite à une réflexion personnelle menée par l‘homme.

Naissent alors les "questions existentielles", celles qui posent l’interrogation de savoir qui l’on est, et qui remettent en cause les bases de notre existence telle qu’on l’a menée jusque là. Or c’est d’elles que découlent ce que nous considérons comme la métamorphose. Car ces questions touchent l’être humain en profondeur, le remettent en question, et existent même parfois sans que l’on s’en aperçoive réellement (il arrive, dans certains cas, que l’on s’interroge sans en avoir vraiment conscience, et que l’on découvre ensuite que des changements survenus récemment soient en fait les conséquences d’une remise en question intérieure, dont nous n’appréhendions pas l‘existence).

Ces questions existentielles, qui peuvent concerner à la fois la vie et les sentiments personnels de l’individu, sa place au sein d’un groupe, d’une communauté, le remettre en question par rapport à d’autres individus, ou encore concerner un sujet tout autre, à propos de ce qui l’entoure par exemple (on pense ici aux questions environnementales, religieuses, politiques, …), peuvent avoir diverses origines. En effet, elles peuvent s’être développées suite à un drame (perte d'un être cher, chagrin d'amour, maladie, etc.), une jalousie, de l’envie par rapport à quelqu’un ou à une situation, qui déclenchent alors un désir de rupture avec ce que l'on est et possède, et de changement dans l’optique de se rapprocher de cet idéal qui nous échappe, de devenir ce que l’on souhaite être. Elles peuvent aussi faire suite à une curiosité de sa propre origine, poussant à des réflexions nous menant parfois plus loin que ce que l'on aurait pensé. Car la métamorphose, comme le dit Nietzsche, n’est-ce pas finalement devenir ce que l’on est ? La métamorphose semble en effet être la matérialisation de notre inconscient, et ces transformations s’inscriraient donc dans une dynamique d’évolution volontaire (bien qu'elles puissent également être seulement désirées au fond de nous même, et indépendamment donc de la volonté dont on a conscience), visant à améliorer la perception que l’on a de nous, et a acquérir une certaine sérénité.

            Cette transformation, qui appartient au domaine de l'insaisissable et provoque donc des bouleversements au sein de notre inconscient et de notre mental, a également des conséquences de différents types. Cela peut aller d'un changement physique et/ou concernant notre environnement proche, conséquence d'une volonté d'affirmer le changement survenu dans notre personnalité (déménagement, modifications physiques, changement de travail, de mode de vie, ...), ou bien se matérialiser indépendamment de la volonté humaine. Or si le premier cas s'inscrit dans une démarche positive et est dans le déroulement logique de la métamorphose, finalisant la réalisation de celle-ci, le second en revanche a de plus lourdes conséquences. Car il représente une métamorphose ayant été au fond de l'inconscient humain, l'ayant bouleversé jusqu'à provoquer des modifications profondes, et parfois irréversibles. Les interrogations sont en effet telles qu'elles provoquent un chaos plutôt qu'une remise en question, et l'intellectuel est alors transformé par une métamorphose extrême, donnant lieu a des divagations et modifiant la perception de soi même, et également de ce qui nous entoure. Maupassant, dans son Horla, décrit on ne peut cette l'évolution (qui donne d'ailleurs lieu à la schizophrénie), ses caractéristiques et ce qu'elle engendre (voir partie "Mythes & Littérature"), décrivant pas à pas les modifications  opérées, et décrivant son entourage et son environnement de manière chaque fois plus floue que la fois d'avant, laissant donc bien au lecteur le loisir de comprendre la métamorphose en elle même mais également la façon dont elle évolue.

            Nous arrivons donc à notre deuxième partie, à savoir l'évolution de ces métamorphoses de l'esprit. Nous verrons tout d'abord comment a évolué leur statut et la perception des individus par rapport à elles au court du temps, puis nous aborderons l'évolution de la métamorphose en elle même, de la façon dont elle se développe et des changements qu'elle engendre au cours de ce développement.

            La métamorphose intellectuelle a d'abord subit une évolution de situation due au temps. Ainsi note-t-on, en premier lieu, un changement dans le point de vue de la société (et des gens) à propos de celle-ci. Car ce genre de transformations, qui n'étaient à l'origine pas prises en comptes, voir même bannies ou marginalisées, trouve peu a peu sa place et se développe de plus en plus. On reconnaît leur existence, puis on admet qu'elles jouent un rôle dans l'évolution de l'individu, on se met a réfléchir à leur propos, cherchant à comprendre ce phénomène que le temps n'a pas réussi à expliquer jusque là, et on arrête finalement de condamner la schizophrénie en la jugeant comme un fléau, pour l'étudier et tenter d'y remédier.

Ce n'est en effet qu'au XIX° siècle que la folie accède au rang de maladie (que ce soit la schizophrénie ou d'autre types de folies). Des études sont alors engagées par les médecins, et le problème cesse d'être pris à la légère. Il préoccupe, inquiète, en raison des ses conséquences sur la vie des individus et, par entension, sur celle des individus les entourant. Or il faut préciser qu'au jour d'aujourd'hui aucune solution probante n'a encore été trouvé qui réussisse à stopper totalement l'évolution de la maladie. On dispose ainsi de calmants, de médicaments pour retarder le processus, mais hormis l'isolement des malades (qui a pour utilité à la fois de les protéger d'eux même et de protéger le reste de la société de personnes ayant des capacités mentales altérées), rien de concret ne permet d'éviter l'issue fatale ce cette métamorphose extrême de l'esprit.

On assiste également à un changement en ce qui concerne les sentiments des non-malades par rapport aux malades. Ceux ci cessent effectivement d'être montrés du doigt et tenus à l'écart de la population et de toute vie sociale comme cela a pu être le cas par le passé (on pense entre autres aux périodes moyenâgeuses, durant lesquelles, bien que peu nombreuses, les personne atteintes de troubles mentaux étaient condamnées par le reste de la société à une exclusion sociale totale ou presque). De la même façon que leur trouble atteint le statut de maladie à part entière, eux atteignent le statut de malade et par la même occasion, la relative considération qui va avec. Les études permettent de plus de prouver que cette maladie se développe avec le temps et n'est donc pas présente dès la naissance. Elles écartent alors toute "responsabilité" de l'individu dans sa situation, et l'on arrête de les accabler en raison de leur maladie.

Les métamorphoses mentales moins poussées changent également de statut, mais de façon moins spectaculaires, puisque le changement réside dans la reconnaissance de leur existence en tant que transformation légitime de l'individu, et que l'on admet qu'un évènement survenu au cours de l'existence puisse modifier la personnalité, et par extension l'existence.

La métamorphose intellectuelle a donc finalement acquis au fil des siècles un statut qui lui est propre et lui accorde un droit d'existence, à la fois en tant que phénomène faisant partie intégrante de l'évolution de l'individu, et en tant que maladie à part entière, lorsqu'elle est plus extrême.

            Mais il existe aussi une évolution de la métamorphose en elle même, qui se développe, progresse, et déclanche des bouleversements de différents types sur l'existence. Ainsi la métamorphose intellectuelle provoque tout d'abord des changements d'ordre moral, qui ont ensuite des répercussions sur notre façon d'appréhender ce qui nous entoure, de voir les personnes dont nous étions proches, ... Il est, de plus, courant qu'une modification survenue dans notre mental et concernant notre personnalité, entraîne une envie et parfois même un besoin de changement dans notre vie, afin de matérialiser cette rupture avec notre "moi" d'avant. Le changement subit par notre mental à donc bien des répercussions sur notre vie réelle, et certaines vies prennent alors un tournant radicalement opposé, ou du moins tout à fais différent suite à la réalisation de ce phénomène.

            La schizophrénie évolue quant à elle de manière différente. Elle débute par des signes avant coureurs, tels que des bouleversements de la personnalité, des réactions inappropriées, un certain mutisme, etc. Ces facteurs se développent ensuite de manière progressive, plus ou moins rapide selon les individus, et accentuent l’isolement dans lequel plonge le malade. Le mutisme devient petit à petit total, la perception de l’environnement est altérée, modifiée, et l’homme perd peu à peu conscience de son statut d’être humain pour s’enfermer dans le monde virtuel que son esprit lui apporte. La schizophrénie, contrairement à la métamorphose intellectuelle de base, a donc des conséquences indéniablement plus graves, puisque l’individu n’est plus maître de ses actions et peut commettre des actes ayant de lourdes répercussions sans s’en rendre compte réellement.

En définitive on peut donc dire que la métamorphose dite intellectuelle est à la fois une rupture et une continuité, la rupture étant le résultat d‘une modification effectuée dans la durée et donc la continuité. Rupture car provoquant en effet, une fois achevée, une cassure indéniable séparant très nettement deux périodes de la vie des individus, et continuité puisqu’elle s’est développée en tant que phénomène au fil des siècles et des évolutions des sociétés, et également parce que ses effets sont rarement immédiats mais sont plutôt le résultat d’une longue et progressive transformation. Et, bien qu’il soit possible de déterminer où se situent les limites de ces deux aspects de la métamorphose, on ne peut donc pas l’assimiler à l’un ou l’autre uniquement.

REMARQUE :

Comme nous l’avons dit plus haut, la métamorphose obsède les hommes depuis qu’ils ont les moyens d’y réfléchir.

Comme beaucoup de ce qui fut objet d’attention, d’intérêt et de questionnement, elle est très présente dans le monde de l’art. Cela prouve cette fascination que l’homme a pour un sujet qui le laisse perplexe.

En effet, « pourquoi la métamorphose ? Pourquoi les choses ne restent-elles pas toujours ce qu’elles sont ? », sont des questions auxquelles on ne répondra sans doute jamais mais qui persisteront dans nos esprit en y prenant plus ou moins de place.

Les personnes qui furent trop obsédées par ce sujet se sont exprimées à travers l’art.

Comme la sculpture  « Léda et le cygne » qu’a réalisé le sculpteur Nicolas Fouquet en 1654.

Comme Maupassant qui a retranscrit ce qu’il ressentait dans le Horla, en 1887.

Comme la «Métamorphose de Narcisse » et le « poème paranoïaque » qui accompagne cette œuvre du peintre Dali datant de 1937.

Ou encore comme l’adaptation cinématographique de « Spider Man » sortit en salle en 2002.

Non seulement l’art reflète cette obsession mais il la représente.

Nous pouvons citer cette phrase de Guy Belzane, agrégé de lettre : « Il y a des métamorphoses dans l’art, mais l’art n’est fait que de métamorphose, l’art est LA métamorphose ». Car l’artiste crée à sa guise. Il métamorphose la réalité pour en faire ce qu’il veut de sa toile, de sa glaise ou de sa page blanche.

Ainsi, on voit bien que l'homme a traité les trois parties étudiées précédemment grâce à toute sa créativité en tout temps.

3 février 2008

Conclusion

Dans chaque partie, nous avons vu qu’une rupture entraîne toujours un nouveau départ.

Ne pouvons-nous donc pas en déduire que le mot rupture comprend le terme continuité ?

Pourquoi devrions-nous choisir entre rupture et continuité puisque une rupture entraîne forcément une continuité, puisqu’elle est forcément le début d’une autre histoire, d’une autre vie. Pire ou meilleure, il y a donc obligatoirement une suite.

Nous pouvons en conclure qu’une rupture est en quelque sorte un début.

Mais où situer la métamorphose ?

Nous avons choisi de la définir à travers trois aspects et cela nous a permis de l’étudier sous des angles très différents.

Pour la biologie, nous avons conclu que c’était :

- Soit une rupture, lorsque la métamorphose, définitive ou pas, change à un moment précis l’aspect, le mode de vie d’un être vivant;

- Soit une continuité lorsque le changement de forme se fait petit à petit, lorsqu’il est continu.

En ce qui concerne les mythes, nous avons déduit que la métamorphose était une rupture avec le monde réel. Mais pour la littérature tout dépend des auteurs : pour certains, seule l’apparence se métamorphose, il y a donc une continuité dans les habitudes, le mode de vie ; pour d’autres, cela concerne l’intellectuel, dans ce cas-là c’est une rupture totale avec l’existence, antérieur au changement, du personnage.

Nous pouvons de plus faire un rapprochement de la métamorphose intellectuelle avec la littérature, elle implique également une rupture avec le réel : la personne vit dans sa tête, en dehors du monde extérieur.

Mais lorsque son état empire tout au long de sa vie, nous parlerons de continuité car le seul point d’arrivée est la mort.

La métamorphose rentre donc dans le cadre d’une continuité lorsqu’elle est lente.

Au contraire lorsqu’une métamorphose est rapide, nous la qualifierons de rupture.

Mais une rupture avec un mode de vie, n’est-ce pas le début d’une autre vie ?

Et une rupture avec le réel, n’est-ce pas un départ pour l’irréel ?

Et un départ pour l’irréel, n’est-ce pas le début d’une continuité ?

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Remarque:

Vous pouvez observez l'ensemble de nos images dans les albums photos situés en haut à gauche de la page.

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Une partie de notre inspiration est basée sur les sites suivants:

http://thomas.lepeltier.free.fr/cn/jeanneret.pdf

http://serieslitteraires.org

http://babelmed.net

http://education.net

http://dinosoria.com/papillon/index.htm

http://insectes-net.fr/menus/lepido.htm

http://futura-sciences.com/fr/comprendre/glossaire/definition/r/vie/d/plante-hole_2127/

http://animauxexotiques.com/serpents/mue.htm#etapes

http://users.skynet.be/les.papillons/pages/la%20chrysalide.htm

http://cichlides66.exprimetoi.net

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TPE : La Métamorphose
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